Transfert congé parental aux grands-parents en Suède: réactions partagées

En Suède, le congé parental est réputé pour être l’un des plus avantageux au niveau mondial, offrant aux parents une certaine flexibilité. Dès le 1er juillet, une nouvelle mesure est entrée en vigueur permettant aux parents de partager une partie de leur allocation parentale avec les grands-parents qui s’occupent des enfants. Cette initiative offre une alternative intéressante pour les familles suédoises et contribue à promouvoir un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Un reportage réalisé dans les rues de Stockholm met en lumière cette évolution dans la politique familiale suédoise.

Une nouvelle avancée pour l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale

Dans un pays où l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale est une priorité politique, une avancée importante vient d’être mise en place par la coalition de droite au pouvoir. Depuis le 1er juillet, les parents ont la possibilité de transférer une partie de leurs congés aux grands-parents.

En Suède, connue pour son système de congé parental exemplaire, les couples se partagent 16 mois de congé parental payé par l’État, dont 14 sont rémunérés à 80% du salaire. Désormais, les grands-parents pourront toucher 90 jours d’indemnités à la place des parents.

Une infirmière à la retraite, Elisabeth, se réjouit de cette nouvelle loi : « Beaucoup de parents veulent retourner travailler, mais s’ils sont remplacés, il faut nous payer », explique-t-elle en surveillant ses petits-enfants dans un parc.

De nombreux couples ne prennent pas la totalité de leurs 480 jours de congé parental, principalement en raison de la perte de revenus sur le long terme. Certains retournent travailler plus tôt, laissant la garde des enfants aux grands-parents, car les crèches suédoises n’accueillent pas les enfants de moins d’un an.

Un débat autour de la réforme

Dans le parc, Pontus, un mécanicien, exprime ses doutes quant à cette réforme : « Peut-être que cela peut aider pour élever un enfant seul, mais sinon, c’est aux parents de s’en occuper. Moi, j’ai pris six mois de congé parental pour mon premier enfant, et pour le deuxième, nous voulons partager équitablement avec ma femme. »

Pontus craint que ces jours de congé deviennent « une monnaie d’échange » qui pourrait être donnée à des personnes éloignées de la famille. Il n’est pas favorable à un « baby-sitting financé par le gouvernement ». En effet, la loi permet le transfert d’allocation à toute personne sans emploi, ne touchant pas le chômage et n’étant pas étudiante.

Certains redoutent que des employeurs exercent une pression sur les parents pour qu’ils raccourcissent leurs congés et confient la garde des enfants aux grands-parents.

Source de l’article : Francetvinfo